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Elle était dans sa vie précédente
le jeune pandita indien Monlam Droup, extremement brillant tant en érudition
qu'en accomplissements spirituels. Un jour, après avoir été
de nombreuses fois pressé par les dakinis de partir pour le Tibet,
une dakini courroucée bleu sombre lui dit :
" A présent , tu dois
promettre d'aller au Tibet, je vais te tuer et ta conscience entrera en
moi!" Elle leva son couperet et fit comme elle l'avait dit. C'est
alors qu'à Lapchi une femme du nom de Boutcham reva que la dakini
lui extirpait le coeur et le remplaçait par une conque blanche
et se réveilla emplie de joie. Neuf mois après (en 1055)
naissait celle qui allait etre connue comme la propagatrice du tcheu.
Elle était si douée
pour le Dharma qu'enfant elle fut convoquée par le roi du pays,
qui reconnut en elle l'incarnation d'un dakini de sagesse. Ayant maitrisé
la lecture des "Prajnaparamita", elle prit les voeux monastiques
et rencontra un jour le maitre indien P'adampa Sangye. Avec ses instructions
et celles de Sonam Drakpa, elle parvint à abandonner tout attachement
égoiste, menant une vie errante et mendiant sa nourriture. Puis
elle reçut de P'adampa Sangye la transmission complète des
enseignements de sa lignée, y compris celle de Mahamaya. La disciple
montra alors des signes étonnants d'accomplissement. Aryatara lui
prophétisa sa rencontre avec Topabhadra, son futur époux
spirituel. Tous deux unirent bientot "connaissance et moyens habiles".
Matchik eut de lui deux fils et une fille et vécut pendant quelques
années une vie de famille. Puis elle retourna auprès de
P'adampa Sangyé et reprit ses pratiques du tcheu. Les disciples
affluèrent et sa réputation sprirituelle atteignit bientot
l'Inde. Des maitres indiens vienrent pour éprouver sa réalisation
et elle leur indiqua où trouver les reliques de sa précédente
incarnation. Elle passa la fin de sa vie en pratique et transmit le tcheu
à sa fille Droup Tchoungma et à son cadet Droupsé,
ainsi qu'à ses nombreux disciples des deux sexes. A quatre vingt
dix ans (1145), elle partit rejoindre Khatcho, le champ pur des dakinis.
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